Jacques DASSIÉ

METRIQUE DES VOIES ANTIQUES

DETERMINATION A PARTIR DES TABLES ET ITINERAIRES, DE
L'EPIGRAPHIE MILLIAIRE, DES CARTES ET PHOTOGRAPHIES.

Historique

     L'étude de la métrique des voies antiques a pour but de définir, avec toute la précision possible, la valeur de l'unité utilisée pour l'établissement d'une voie, et par la suite, pour l'élaboration des documents représentatifs et de l'épigraphie. La connaissance de cette valeur est en effet indispensable lorsqu'il s'agira d'étudier l'identification des stations intermédiaires. Bien souvent, des noms antiques figurent dans les textes et itinéraires, mais leur localisation moderne n'est pas complètement assurée. Des générations de chercheurs ont abordé ces problèmes et présenté de fort nombreuses hypothèses, généralement non démontrées. Un exemple fameux est celui du Portus Santonum, de Ptolémée, pour lequel Julien-Labruyère  a relevé plus de cinquante contributeurs !Bien des chercheurs ont soupçonné ou même démontré l'existence en Gaule d'unités de mesure de distance plus grandes que la traditionnelle lieue de un mille et demi (2222 m). Parmi les principaux, on peut citer Pistollet de Saint-Ferjeux , A-F Lièvre et A. Aurès . C'est la continuation de leurs recherches qui constituera la ligne directrice de cette étude qui incorpore des moyens et des techniques insoupçonnés au moment de leurs travaux. Elle comprendra des exemples pratiques, en détaillant principalement les méthodes d'analyse, les corrections et leurs motivations, apportées à l'Itinéraire d'Antonin, entre Périgueux et Argenton-sur-Creuse, mais aussi à la Table de Peutinger dans la région toulousaine. Après une publication initiale , elle constitue un complément méthodologique appliqué.Depuis la grande période de la seconde moitié du XIXe siècle, les progrès ont été considérables : avec la carte I.G.N. 1/25000, nous disposons d'un support cartographique d'une qualité exceptionnelle. La photographie aérienne militaire, puis civile et maintenant satellitaire, est venue bouleverser notre vision du monde, cependant que l'informatique augmentait sans commune mesure la puissance de calcul disponible. Le système de localisation par satellites G.P.S. et enfin, la remarquable intuition de M. Clos-Arceduc : celle de la rémanence topographique, complètent notre arsenal. Ces nouvelles méthodes viennent conforter les résultats des analyses précédentes, et ce, d'une manière totalement différente et indépendante.L'étude de la métrique des voies antiques commencera par l'analyse et la discussion de la validité des chiffres romains indiqués dans les différents documents. Toute la difficulté provient du fait que ces documents indiquent des nombres représentatifs d'unités parfois bien mal définies (des lieues à la place de milles, malgré l'indication "MP" etc), et toujours indiquées en nombres ronds. De plus dans un même trajet, le cartographe, l'odographe ou l'énumérateur auront confondu différents types d'unités, sans même soupçonner l'existence de ce problème. Toute tentative de conversion de ces indications en chiffres représentatifs d'une distance kilométrique devra passer par un certain nombre d'étapes, dont certaines se révèlent obligatoires.

      • Détermination de l'unité réellement utilisée. Incidence des arrondis.
      • Détection et correction des nombreuses erreurs des copistes.
      • Validation des indications chiffrées des documents (chiffres romains).
      • Sommation des segments. Comparaison à la distance totale.
      • Compléments par les textes. Recoupements entre documents divers.
      • Compléments épigraphiques apportés par les bornes milliaires.
      • Détermination du tracé réel. Points de départ et d'arrivée. Segments attestés.
      • Mesures curvimétriques sur cartes IGN 1/25000.
      • Rémanence topographique. Recherche de points remarquables, régulièrement espacés.
      • Méthode pratique de représentation et d'analyse : les tableaux de concordances.

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